Le tombeau de la Chrétienne : Ou la légende de Cléopâtre Céléné
Situé à une dizaine de kilomètres à l’est de Tipaza, sur un promontoire dominant d’un côté la mer et de l’autre côté la plaine de la Mitidja, le tombeau de la chrétienne, un monument funéraire a été édifié en hommage à une impératrice d’origine romaine, qui a su se faire aimer de ses sujets Berbères. Cette illustre souveraine avait pour nom: Séléné Cléopâtre. Elle était l’auguste épouse de Juba2, empereur de la Mauritanie Césaréenne, dont la capitale était précisément Césarée, autrement dit Cherchell.
La légende l’a entourée d’un charme mystérieux, et elle offre à l’archéologue un sujet d’étude d’une grande importance, surtout quand on le compare au Medracen, nommé aussi tombeau de Syphax, roi de Numidie, qui se trouve au pied du Djebel-bou-Arif, près de Batna, et dont on ne connaît pas encore exactement l’origine. Ce témoin d’un passé d’un passé prestigieux nous invite à remonter le cours de l’histoire, et même de la géographie, pour mieux nous faire découvrir, mieux connaitre et sans doute aimer le langage ou le message de ces vieilles pierres.
La date de construction et la fonction réelle de ce tombeau ne sont pas connues avec certitude. On sait qu’elle a été mentionnée dans un texte du géographe Pomponius Mela, daté des années 40 ap. J.-C., époque où le royaume de Maurétanie fut annexé par Rome. Certains historiens pensent qu’il s’agit d’un mausolée royal construit par le roi Juba II qui régna de 25 av. J.-C. à 23 ap. J.-C. et son épouse, la reine Cléopâtre Séléné. Pour d’autres, l’étude architecturale du monument permettrait de le dater approximativement au Ier ou IIe siècle av. J.-C. et donc antérieurement à la domination romaine sur l’Afrique du Nord.
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